Le 30 Septembre, c’est la journée mondiale de la traduction, à l’occasion de la fête de Saint Jérôme, patron des traducteurs. A cette occasion, VendrediLecture vous invite, toute la semaine, à regarder d’un peu plus près ces oubliés de la littérature : les traducteurs !
Tout d’abord, un peu d’histoire : Saint Jérôme est principalement connu pour avoir traduit la Bible en latin. Il unifie les diverses traductions déjà existantes, compose les siennes lorsqu’il n’est pas satisfait, et finit en 405 après J.C. par obtenir une version finale, qui deviendra la Vulgate (et reste toujours l’un des textes de références de l’Église Catholique). Bien sûr, aujourd’hui un traducteur ne travaille plus à la lueur d’une lampe à huile avec plume d’oie et parchemin, et le métier a beaucoup évolué depuis ce cher Jérôme. Mais malgré les applications « révolutionnaires » qui prétendent de plus en plus traduire en direct tout ce qui vous tombe sous les yeux, le métier est plus compliqué ; et il reste essentiel si l’on veut échanger un tant soit peu avec d’autres langues et d’autres cultures.
Nous ne reviendrons pas sur le métier de traducteur technique, qui a ses spécificités. Non, ce qui nous intéresse, ce sont les traducteurs littéraires, car sans eux, la majorité des lecteurs français ne connaîtraient ni Shakespeare, ni Haruki Murakami ; ni Le Seigneur des Anneaux, ni Harry Potter… Et pourtant, qui connaît le nom des traducteurs de tous ces auteurs ? (André Markowicz et Jean-Michel Déprats, parmi bien d’autres, pour Shakespeare ; Hélène Morita depuis 2007 pour Murakami ; Francis Ledoux puis plus récemment Daniel Lauzon pour le Hobbit et le Seigneur des Anneaux ; Jean-François Ménard pour Harry Potter).
Alors, peut-être que penser à la traduction, ça peut angoisser ; après tout, dans bien des cas nous sommes un peu les otages du talent et du bon vouloir du traducteur. La traduction a régulièrement été comparée à l’interprétation d’un morceau par un musicien : si le musicien n’a aucun talent, le morceau est gâché. Mais pas de panique : en général, les variations sont simplement de l’interprétation créatrice. N’ayons pas peur de dire que nous ne lisons pas du Shakespeare ; nous lisons du Shakespeare interprété par Hugo, Marcowicz ou Déprats.
Alors, aimez votre traducteur ; et qui sait, peut-être qu’un jour, vous n’aurez plus seulement un auteur préféré, mais également un traducteur préféré ?
VendrediLecture s’associe à cette journée de la traduction en vous proposant de faire la part belle à la traduction dans nos différents rendez-vous et nous vous proposons de vous associer à la cause en citant le traducteur de votre #MardiConseil et/ou #VendrediLecture.
Cet article a été co-écrit avec l’aide de Jennifer Joffre, traductrice à l’initiative de cette semaine.