En cette semaine de pont où vous êtes tous en train de rattraper votre retard de lecture de l’année, c’est publie.net qui nous accompagne. Ce partenariat nous tient à cœur, Publie.net et François Bon ont soutenu l’association VendrediLecture dés ses débuts, avec enthousiasme. On est donc entre amis !
Nous vous proposons de découvrir cet éditeur numérique à travers 5 ouvrages de leur catalogue.
Retour à Pôle Emploi – Anne-Sophie Barreau
C’est un itinéraire qui commence au Pôle Emploi et s’y termine, aller-retour. Un retour à la case départ ? Sûrement pas : les expériences transforment, parfois — souvent — contre son gré la narratrice de ce parcours qu’on pourrait dire initiatique.
Plus qu’à la recherche d’un travail, on est ici à la recherche de soi, de ses limites, de ses désirs, et l’oeil acéré d’Anne-Sophie Barreau ne lâche rien. Avec lucidité, elle met à jour les ressorts du travail précaire : l’entretien et ce qui s’y joue en transparence, l’arrière-cour d’un fast-food, d’un magasin de vêtements, l’inquiétude des couloirs de bureau, la servilité, les tensions, les modifications, et les autres, les collègues, ceux qui subissent, ceux qui en réchappent, s’en accommodent ou changent de trajectoire.
Des rouleaux compresseurs invisibles sont en action. Ils vous demandent des résultats, vous font enfiler des uniformes trop grands, vous interdisent, vous obligent, vous laminent un peu plus chaque jour, c’est le contrat, CDI, CDD, et les sigles qui pèsent.
Anne-Sophie Barreau revient sur ses pas et examine ce trajet dans une écriture d’une grande maîtrise. Sans doute pour maîtriser aussi cette part d’incontrôlable qui fait qu’on perd de vue l’objectif à atteindre, lorsqu’on doit s’adapter, composer avec, tenir. Maîtriser la faille grandissante entre ce carcan et nos aspirations profondes. Et sous ces lignes, cette question décisive, à laquelle elle s’efforce de répondre : à quoi est-on réellement capable de renoncer ?
Martin le Bouillant – Régine Detambel
Martin bouillonne de vitalité. Ce qui est, selon sa mère, « la seule chose utile envers les gens qu’on aime, et même ceux qu’on n’aime pas ». Martin a douze ans. Son ami Seb vend des frelons, cité Mimosa, dans un appartement où on frappe les orangers pour qu’ils fleurissent.
« Je suis censé être Martin le Miséricordieux qui distribuait à tour de bras des moitiés de manteau » dit Martin. Et la mère de Martin laisse pousser ses ongles, comme un oursin. Elle dit « Pleurer c’est une corvée aussi lourde qu’une lessive, et qui vous trempe aussi ».
Ce pourrait être un sauvetage, mais qui sauve qui ? Et qui se sauve de quoi ? On monte en haut d’un toit pour décider d’y vivre, et c’est le décalage, entre la poésie ultime d’habiter sous le ciel, et les gestes triviaux, les ballons qui retombent, la pluie, l’ennui qui prend.
Ça ressemble à une fuite sans en être une. Peut-être une volonté de renaissance. Ou de remettre ensemble tout ce qui est éparpillé et fracassé, que cela forme quelque chose qui tienne, sans peur. Toucher les autres aussi. C’est un texte au présent, dans l’absurde et la rugosité du monde. Régine Detambel porte la bascule et le déséquilibre de Martin le Bouillant qui, lui, avance. Et à nouveau le monde concret, l’attention aux êtres et à leur corps, d’une auteure essentielle d’aujourd’hui, Régine Detambel.
La véritable histoire du crash de Roswell – John Barnett, traduit par Patrick De Friberg
1961. Jack Pasolsky est entraîné par son ami et agent du FBI Roberto Pancrasse Junior, dans une enquête stupide et simplissime où un agent du FBI s’est fait vaporiser en sonnant à une porte. Il apprendra, aux dépens de sa légendaire maîtrise de soi, que le crash de Roswell n’est que cette supercherie que tous les types ayant un cerveau normal savent, mais que les petits hommes verts ou gris ont une administration rigoureuse qui ne permet aucune légèreté sur l’établissement d’un constat d’assurance à l’amiable. Ce que rapportent tous les livres d’histoire de l’Univers. Ah, oui, j’allais oublier : Joe, la fille de John Barnett et néanmoins la secrétaire de Pasolsky, possède l’une des plus belles plasties de la galaxie (même si, en dehors de notre bonne vieille terre, les arrière-trains extra-terrestres y sont à militer pour l’abstinence éternelle). Il ne fallait pas moins que Patrick de Friberg, auteur de nombreux romans d’espionnage, pour aller à la rencontre de cet auteur-culte de l’Amérique des années 70 et nous le restituer de façon haletante.
La véritable histoire de la Guerre Froide – John Barnett, traduit par Patrick De Friberg
1962. Jack Pasolsky est poursuivi, assassiné, roué de coups par le monde entier parce que son épouse Natasha lui a offert une boîte de cigares cubains. Il apprendra par son ami et agent du FBI Roberto Pancrasse Junior, que la Guerre froide commencera si un jour, l’embargo empêche aux grands de ce monde, dont je ne suis pas du haut de mes 1m76, de continuer de fumer des Partagas. On ne dira pas, non plus, que mon éditeur peut m’envoyer tous les cigares qu’il veut, aussi. Ah, oui, j’allais oublier : Joe, la fille de John Barnett et néanmoins la secrétaire de Pasolsky, possède l’une des plus belles plasties de la galaxie (même si, en dehors de notre bonne vieille terre, les arrière-trains extra-terrestres y sont à militer pour l’abstinence éternelle). Une série culte du roman noir US des années 70. Il ne fallait pas moins que Patrick de Friberg, auteur de nombreux romans d’espionnage, pour nous le restituer de façon haletante.
Cavalier seul – Stéphanie Benson
« Milton – qui ne s’appelait pas encore Milton, qui, pour autant qu’il s’en souvienne, n’avait aucun nom à ce moment précis, n’était rien, inexistant, ou alors un tout, qui dépassait de loin une existence unique, étriquée d’humain – marchait en souriant quand la femme l’accosta. Sur le coup, il avait trouvé la femme plutôt classe. Plus tard, au moment de la tuer, il la haïrait à cause de sa laideur. L’être humain est profondément instable. » Pourquoi les agents surentraînés du colonel Katz arrivent toujours trop tard sur les lieux des crimes les plus monstrueux jamais découverts ? Les serial killers continuent de disparaître mystérieusement dans les banlieues de Cologne et de Berlin tandis que l’Église du Millénium de l’Aube Radieuse recrute son nouveau gourou, qui doit être la voix de leurs plus sombres desseins. Avec Cavalier seul, premier volume d’une série de quatre récits, Stéphanie Benson mélange, avec une pertinence à faire froid dans le dos, fantastique, imaginaire et réalité socio-politique. Grâce à un style dépouillé, elle creuse au scalpel les noires abysses de l’âme humaine et dissèque les techniques de manipulation. On ne ressort pas indemne de cette œuvre où fiction et réalité sont si parfaitement imbriquées et vraisemblables.
Trois exemplaires de chaque à gagner. N’hésitez pas à explorer le catalogue de Publie.net, il y en a pour tous les goûts. À demain !