Ici, à VendrediLecture, nous sommes avides de vos lectures, mais ce n’est pas la seule faim qui nous anime. Vous qui nous suivez sur Twitter ou FB, vous vous en êtes sûrement déjà rendu compte, mais nous sommes aussi de grands gourmands.
Et comment allier littérature et plaisir de la table ? En vous offrant À table !!! , la nouvelle rubrique mensuelle de VendrediLecture.
Qu’allez-vous y retrouver ? Tout simplement des recettes en lien avec le monde littéraire. Rien de plus compliqué.
Et pour ce premier rendez-vous, quoi de mieux que de commencer par l’un des gâteaux les emblématiques de la littérature. Un gâteau dont le nom est irrémédiablement associé à l’un des plus grands écrivains de langue française. Un gâteau qui rime avec goûter et tea time. Un gâteau qui fond dans la bouche, mais pas dans la main. Un gâteau qui… Oui bon, vous avez saisi l’idée !
Vous l’avez deviné, il s’agit de la madeleine ! Petit gâteau lorrain rendu mondialement célèbre par Marcel Proust dans Du côté de chez Swann, le premier volume d’À la recherche du temps perdu.
L’extrait en question :
« II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. »
Et à présent, nous vous offrons l’occasion de revivre en exclusivité l’expérience proustienne en plongeant votre madeleine dans votre thé :
Recette (testée et approuvée !) pour une trentaine de « Petites Madeleines » :
- Ingrédients :
- 3 oeufs
- 200 g de farine
- 150 g de sucre
- 200 g de beurre fondu
- 1 sachet de levure chimique
- 5 cl de lait
- Au choix : zestes de citron, gousse de vanille grattée, extrait de vanille, de bergamotte ou autre
- Réalisation
Commencer par battre énergiquement les trois oeufs avec le sucre et le lait. Ajouter-y le zeste de citron (ou la vanille) et fouetter énergiquement l’appareil jusqu’à ce qu’il blanchisse.
Ajouter la levure et mélanger.
Puis incorporer la farine en trois fois. Bien mélanger.
Ajouter le beurre fondu. Et bien mélanger à nouveau.
La pâte doit être bien lisse, sans grumeaux.
Laisser reposer cette pâte au réfrigérateur au moins 2 heures.
Préchauffer votre four à 190°.
Au dernier moment, verser la pâte dans les moules en forme de « valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques », au 3/4 de la hauteur. Et enfourner direct.
Cuire entre 13 et 15 minutes environ.
Et une fois les madeleines refroidies, à votre tour de vous laisser envahir par un plaisir délicieux et de goûter à une puissante joie.
Oh! Mais quelle bonne idée!!!
Que voilà une excellente idée! Mais si on pouvait éviter les recettes inspirées des contes de Grimm, je crois que manger les petits enfants, c’est un peu passé de mode! ^^
Grrr… Pas une bonne rubrique pour moi ça !! Je suis bien trop gourmande et je viens de commencer un régime. Alors les madeleines… Ce sera pour plus tard !!
Voilà une idée…délicieuse! Et il y a matière, les écrivain sont de grands gourmands qui nous titillent papilles et neurones en quelques mots.
quelle riche idée :)
juste pour le fun comment on fait pour fouetter l’appareil ? :)
Avec un fouet ?
Les écrivainS…bien sûr!
Délicieuse idée.
Connaissez-vous la chanson incroyable de Monsieur Pierre Perret, “Bercy-Madeleine” ?
Vous pouvez l’écouter ici : http://www.emmacollages.com/article-ma-madeleine-108937248.html
A bientôt pour déguster avec vous vos merveilles.
eMmA